LO TURLUTUTU
- 16 avr. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 21 oct. 2023

Mais qu’est-ce donc ?
A part dans l’expression « Turlututu, chapeau pointu » que l’on retrouve dans nombre de chansons et de contes pour enfants, ce mot n’est plus utilisé de nos jours. Il s’agit au départ d’un fifre, pipeau, flûte, mirliton ou d’une façon générale tout instrument à vent émettant un son aigu et, par extension, le son émis par ces instruments.
C’est aussi une onomatopée qui signifie chanter, jouer un air en imitant le son de la flûte (« Faire turlututu ») ; et en tant qu’Interjection, ce mot marque le refus, l’ironie, et est employé pour interrompre sur-le-champ une conversation.
Cette chanson d’origine occitane et/ou auvergnate reprend le thème très classique de la bergère et du bourgeois, ce dernier pensant que tout lui est permis mais… il ne sait pas à qui il a à faire !).
Cette vidéo propose les paroles en occitan et en français, avec un accompagnement à l’accordéon que notre VGE national n’aurait pas boudé.
https://www.youtube.com/watch?v=pazfsjOYPsY

L’instrument avec lequel le berger fait danser sa bergère est une cabrette (ou chabrette), de l’occitan limousin chabreta (« petite chèvre »), du fait que la poche (sac gonflé d'air) de l'instrument était en peau de chèvre. Je vous conseille l’excellent article de Wikipédia sur la cabrette :
Chabrette — Wikipédia (wikipedia.org)
Pour revenir à notre chanson, en voici une version occitane des paroles (il en existe plusieurs présentant quelques différences mineures, comme très souvent dans le patrimoine de tradition orale). On remarque que la cabrette du berger cher à notre héroïne a été remplacée par une flûte, ce qui pour moi est un sacrilège.
L’autre jorn ieu me promenave, Tot lo lòng del turlututú, (bis) Tot lo lòng tro la la tro la lèra, Tot lo lòng del boisson. Rencontrère una bergèra, Que gardava turlututú, (bis) Que gardava tro la la tro la lèra, Que gardava sos motons. Alara m’aprochère d’ela, Per li parlar turlututú, (bis) Per li parlar tro la la tro la lèra, Per li parlar d’amor. “Nani nani, me respònd la bèla, Car vos sètz pas turlututú, (bis) Car vos sètz pas tro la la tro la lèra, Car vos sètz pas mon berger. Car mon bergern’aviá una fluta, Per me parlar turlututú, (bis) Per me parlar tro la la tro la lèra, Per me parlar d’amor.
Anecdote, la ville des Châlus (Haute-Vienne) en aurait fait son hymne. Selon un usage très ancien, un Châlusien pénétrant dans un lieu, hors de Châlus, siffle les trois premières mesures du Turlututu. Les Châlusiens présents se font connaître en sifflant la mesure suivante. Cet usage semble toujours en vigueur, voire plus usité que par le passé du fait de la dispersion géographique des familles originaires de Châlus.
bravo pour l'idée. tres interessant!